Medal of Honor Above and Beyond vient de débarquer sur l’Oculus Quest 2, presque un an après sa sortie sur PC. On s’est penchés sur son cas afin de tenter de répondre à cette question existentielle : dessouder du nazi par palettes de 12 en réalité virtuelle, est-ce cool ?
Le destin nous joue parfois de sacrés tours. Après avoir donné ses lettres de noblesse à la saga Call of Duty sous l’égide d’Infinity Ward, moult membres du studio partaient voguer sous d’autres cieux. En fondant Respawn Entertainment, qui possède déjà un beau CV. Jugez par vous-mêmes : Titanfall, APEX Legends et Star Wars Jedi Fallen Order. Et voilà qu’ils se frottent à la réalité virtuelle avec un jeu de la saga… Medal of Honor. Un concurrent historique de la saga susnommée. Un comble.
Le jeu intégrera même un fameux court métrage, Colette, qui se verra par la suite oscarisé, faisant de ce Medal of Honor Above and beyond le premier jeu vidéo à recevoir une petite statuette dorée ! Mais alors, en termes de jeu pur et dur, ce studio aguerri sera-t-il à même de nous proposer un titre du calibre dont il a l’habitude ? L’adaptation sur Quest 2 sera t-elle réussie alors que le jeu souffrait déjà de problèmes d’optimisation sur PC à sa sortie l’an dernier ? Pour connaître la réponse à ces questions, c’est dans la suite de ce TEST !
Quest of Honor
Quand on se lance dans l’aventure, on est accueillis par un tutoriel long et exhaustif - qui va donner la tendance du jeu - mais qui permet déjà de se rendre compte de la qualité des commandes en termes d’interaction et d'immersion. Il faut maintenir avec le majeur pour saisir, et nos armes se trouvent à la hanche - comme les munitions - ou dans notre dos. Trois pétoires sont donc disponibles en même temps, et en plus, on peut transporter une grenade sur le torse, et des seringues de soins, qu’il faudra s’enfoncer dans le thorax !
Le maniement des armes est plutôt cool à deux comme à une main, et les mécaniques de recharge vont du plus simple au plus complexe. Avec parfois, la nécessité d’armer son fusil entre chaque tir. Et certaines mécaniques sont assez stylées, notamment pour les vieux snipers ou le fusil à canon scié ! Vous aurez à votre disposition bon nombre de pétoire célèbres de la WWII. Allant du tout petit au gigantesque, et vos mouvements étant plutôt très bien reconnus par le Quest II, leur maniement et chargement est un plaisir.
French Kiss
Par contre, JE vous l'avais dit, les débuts de l’aventure marquent le rythme global de cette dernière : lente. On assiste à une succession de saynètes , entrecoupées d'ellipses temporelles, qui nous transportent souvent dans des discussions bavardes à souhaits. Où les personnages français parlent anglais avec un accent à couper au couteau et complètement surjoué ! En termes de registres, c’est Brad Pitt qui essaye de parler Italien dans Inglourious Basterds… Sauf qu’ici ça dure tout le jeu !
Ces scènes, entrecoupées de passages d’actions, parfois très courts, notamment au début, mais bien plus spectaculaires par la suite, donnent la sensation d’écumer un jeu d’arcade. Mais un mauvais jeu d’arcade, car trop lent et bavard. Quelques scènes d'action restent malgré tout un peu plus complexes, avec un peu de stratégie et des coéquipiers à placer. Ou plus spectaculaires, avec la vision de destructions d'éléments assez imposants en réalité virtuelle. Mais le faux rythme imposé par les nombreuses “cinématiques” cassent l’ambiance tout au long des 10 petites heures qu’il vous faudra pour en voir le bout.
House of the Dead
Et en combat, malheureusement, ce n’est pas fameux. Les déplacements - aux sticks - sont globalement lents, les options anti nausée assez nombreuses, mais souvent, on s’ennuie un peu ferme. L’IA des ennemis est proche du néant, ces derniers semblant courir n’importe où sous nos balles, dans tous les sens, comme s’ils étaient les ennemis d’un vieux rail shooter, victimes de scripts délirants. Quand on les fauche, leurs cris sont souvent ridicules, et le ragdoll des cadavres est tout simplement grotesque. On a clairement vu mieux en VR.
Tout au long de la campagne, vous pourrez faire un tour au stand de tir qui vous proposera des défis. Et une fois cette dernière terminée, ce sera au tour du mode survie et de ses vagues d’ennemis de vous tenir occupés, avec de multiples modificateurs et facilitateurs de scores disponibles. Et un mode multijoueur, avec plusieurs types de parties différentes est aussi présent ! L’intention est louable, et voit ses sessions se remplir avec des bots si le nombre de joueurs disponible est insuffisant.
Medal of Honnor : Tel Shiryu contre Argol
Déjà, sachez que pour installer la bête sur votre petit casque autonome, il vous faudra presque 43 Go d’espace disque libre. Avec le modèle 64Go de la rédaction, on a dû tout virer, même Resident Evil 4 VR, pour pouvoir y jouer. Lors du passage à la caisse, il vous sera demandé de vous acquitter de la modique somme de 40€, voire rien du tout si d’aventure vous aviez investi dans une version PC l’an dernier.
Par contre, pour profiter de tout cela, il faudra être prêt à faire des concessions sur Quest II. Peut-être un peu trop. Pour ne peser “que” 43Go, pas mal de parties du jeu ont été passées au hachoir. Les modèles 3D ne sont pas très fins, tout comme les textures. Les éclairages ne sont pas non plus des plus bluffants. De plus, si les mouvements de la tête restent parfaitement fluides, ce n’est pas le cas du reste du jeu : en véhicule, les décors qui défilent au loin sont animés en 5 ou 10 FPS à tout casser… Idem pour les ennemis un peu loin… Mais ces défauts d’animations partielles apparaissent aussi de près !
Avec le popping prédominant qui fait apparaître un objet dans le champ de vision chaque seconde, franchement, on rage. Et si on a le malheur d’enlever les réglages “bas” d’origine pour afficher de l’anti-aliasing, une meilleure résolution ou de meilleures textures, le jeu se met carrément à ramer lors des déplacements. Devenant alors presque injouable sans ressentir un forte gêne. Avec ce Medal of Honor Above and Beyond, Le Quest 2 crache ses tripes, mais visiblement, n’y arrive pas trop.